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  • : Les cahiers des diables bleus
  • : Les Cahiers des Diables bleus sont un espace de rêverie, d'écriture et d'imaginaire qui vous est offert à toutes et à tous depuis votre demeure douce si vous avez envie de nous en ouvrir la porte.
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Saïd et Diana

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Texte Libre

Texte Libre

Image de Dominique par Louis

  Ecrits et dessinés à partir de nos banlieues insoumises toujours en devenir

      Les Cahiers des Diables bleus sont un espace de rêverie d'écriture et d'imaginaire qui vous est offert à toutes et à tous depuis votre demeure douce si vous avez envie de nous en ouvrir la porte.

      Bienvenue à vos p'tits messages tendre ou fous à vos quelques mots grognons du matin écrits vite fait sur le dos d'un ticket de métro à vos histoires tracées sur la vitre buée d'un bistrot, à vos murmures endormis au creux de vos draps complices des poussières de soleil passant par la fenêtre entrouverte...

      Bienvenue à vos fleurs des chantiers coquelicots et myosotis à vos bonds joyeux d'écureuils marquant d'une légère empreinte rousse nos chemins à toutes et à tous. Bienvenue à vos poèmes à vos dessins à vos photos à vos signes familiers que vous confierez à l'aventure très artisanale et marginale des Cahiers diablotins.

      Alors écrivez-nous, écrivez-moi, écrivez-moi, suivez-nous sur le chemin des diables et vous en saurez plus...

 

                                          d.le-boucher@sfr.fr


Notre blog est en lien avec celui
de notiloufoublog 2re illustrateur préféré que vous connaissez et on vous invite à faire un détour pour zyeuter ses images vous en prendrez plein les mirettes ! Alors ne loupez pas cette occase d'être émerveillés c'est pas si courant...

Les aquarelles du blog d'Iloufou l'artiste sans art  sont à déguster à son adresse                   www.iloufou.com  

27 septembre 2010 1 27 /09 /septembre /2010 23:28

      Ce texte de Yurugu est en chantier vous l'aurez compris... C'est une histoire qui n'a pas fini de s'écrire par la bonne volonté du renard pâle et du devin qui l'accompagne... Ainsi vous verrez jour après jour se construire un récit conte alors si ça vous dit...


Le testament de Yurugu

Le-repos.jpg

Je ne veux pas habiter ce monde ! 

Vous qui vivez ici vous détruisez ce que nous avons construit depuis que le forgeron

Le premier ancêtre a jeté l’enclume et le bâton du voleur de feu

Qui ont fait jaillir les moissons et les fours pour cuire les outres à eau et à hydromel

Je veux rejoindre les femmes potières de Kalabougou

Je ne veux pas habiter ce monde ! 

Où vous avez brisé la force des masques pour en faire des fétiches de mort qui brillent noirs

Derrière les morceaux de verre qui vous servent de tombeaux

Alors que le nayma des arbres ne meurt jamais et qu’il nous regarde bienveillant

Je veux rejoindre la Yasigine la sœur des masques et son dege

Salut jeune fille à la parure de plumes rouges Salut !

Je ne veux pas habiter ce monde !

Où vous devenez plus nombreux que les insectes qui entourent nos greniers à mil

Et où nous sommes plus rares que la pluie remplissant les calebasses oubliées

Dans la cour de la ginna commune que les oiseaux décorent de scarabées iris et or

Je veux rejoindre les femmes rapportant les tiges de mil dans le panier Tazu

Tressé comme l’arche aux quatre coins déchirés

Je ne veux pas habiter ce monde !

Que vos gourous ne protègent pas des bouches avides qui crachent les liqueurs épaisses

Dévorant les animaux compagnons d’Amma et de sa femme la terre l’antilope le guépard

Et les fils du renard qui connaît notre destin et celui de nos rêves ont fui

Les portes de pierres grises et ocre sont encore ouvertes il est temps

Il est temps d’aller rejoindre les femmes auprès des manguiers et des tamariniers

Elles ont préparé au creux de la calebasse la bière de mil que Yurugu a bue

Il l’a vidée tout à fait Ah Yurugu !

De ton ivresse jaillissent des tribus d’hommes qui mâchent la chair d’Aya le caïman

Comme on chique du tabac Aya le dieu du fleuve abrité dans les boues fauves du Niger

Avec Luro‑na le python aux anneaux de jade passés autour des doigts de l’eau

Et sa corne géante comme le croissant qui tord sa queue d’argent mat

Elle frappe le toit des nénuphars au cœur crème orangé et safran lilas indigo et vert jade

Pour qu’il s’ouvre et que le Nommo s’échappe les hommes partis et revenus

Connaissent la bonté des remèdes Ah Yurugu !

C’est en suivant tes pas sur la piste que je les ai rencontrés

Ils venaient de Bamako rois d’une pirogue chargée de rayons de sel

Ils avaient dormi dans le quartier des pêcheurs dessous un ciel à poussière roseRapsodie-foraine.jpg

A l’intérieur d’une baraque en planches peintes en rouge il y a mon rêve

A l’époque d’une jeunesse africaine dessous nos masques blancs Ah Yurugu ! 

Ils ont posé leurs mains sur mon épaule et ils m’ont dit : il est temps !

Je n’ai pas pu les suivre parce que j’étais de l’autre côté du fleuve Niger et ses ânes gris

Et roux dans l’eau jusqu’aux cuisses j’étais de l’autre côté du fleuve Casamance

Et ses fours à karité au milieu des jardins des quartiers en banco de Ziguinchor

J’étais de l’autre côté de Ségou les jours de marché quand les pinasses débordent de bassines

De tôle de sacs de grains qui fument de rangées de poissons séchés Ah Yurugu !

Les femmes de Kalabougou m’apprendront ce que j’ai su de la terre sacrée

Et des grands feux qui ont brûlé mon rêve de l’autre côté il était plus précieux

Que les diamants du Katanga noués autour de cou des tortues de Segoukouro

Qui refont chaque nuit le chemin jusqu’à la mosquée aux murailles d’argile écarlate

Pour offrir à une vieille femme leur trésor je l’avais écrit sur les feuilles des journaux

Attachées aux branches basses des balanzans Ah Yurugu !

I l est temps ! Arrivée enfin au pays des arbres qui marchent je me souviendrai

De mon passage par la Babel inévitable et de ses fils esclaves sanglants

Je me souviendrai des abattoirs pas très loin de la ruelle aux pavés glissant de givre

Où les sabots des chevaux échappés allumaient les lampes d’amadou

De mon rêve de boue noire du Niger plein les paumes de mes mains et de mes pieds

Aux crevasses des pistes calcinées Ah Yurugu !

Il est temps de dessiner sur les toiles de coton trempées dans l’ocre jaune

Des feuilles de n’galama les vagues de l’océan nées du corps du serpent lébé

Qui est revenu de la mort avec des herbes fraîches et les petits triangles aux pointes tournées

Vers le levant je les mouillerai d’un bouillon de racines de n’péku de la nuit au matin  

Je saisirai le soleil qui monte entre les jambes des arbres qui marchent et je le plongerai

Au fond du chaudron gris métal sorti du ventre des autos les 404 Peugeot à plateau

Que les jeunes voyageurs les fils d’ouvriers partis rejoindre leurs frères blacks

A Bamako à Dakar à Tombouctou vendaient aux Africains pour payer leur retour

Le soleil du chaudron c’est lui qui sera le premier vêtu du bogolan séché à son brasero

Ah Yurugu ! Il n’y aura pas de retour à la transhumance du renard pâle

 

Je ne veux plus habiter ce monde !L'été secret

Où les caniveaux des abattoirs descendent jusqu’aux fleuves et leur liqueur empoisonne

La chair des iris violets les îlots que les colibris et les martins pêcheurs tapissent de fourrures

De chenilles fluorescentes où les peuples des forêts privés de leurs rituels et des totems Tranchent avec les poignards d’ébène des ancêtres les liens d’écorce du chemin des rêves

Il est temps de retrouver les rives du fleuve Niger ses jardins bordés de manguiers

Au creux de la calebasse coule le nyama des couples jumeaux et la chair bleue des acacias

Et  la chair orange des mangues remplissent les mains des femmes

De la promesse d’Amma d’un monde qui a la bonté des fruits

Et le parfum des galettes de fonio écrasé avec les feuilles de baobab

Il est temps d’aller rejoindre les femmes qui surveillent le tõnu du caméléon

Sur les roches sanguines de l’abri du Songo où les jeunes garçons sont accroupis

Soleil brisé entre leurs cuisses le chaudron ne garde pas leur sang mêlé à l’argile du fleuve Que les femmes récoltent devant les yeux mi-clos d’Aya le maître des eaux

Sa force habite le nyama de la boue étalée sur les claies de branches de fromagers

Sa force habite les gourdes de terre que les yébans du feu arrosent de leur chevelure laquée

Et les poignets des femmes potières de Kalabougou leurs épaules me soutiennent

Pendant que le caméléon reçoit sa ration de charbon pilé de bouillie de mil et de sang

Il est temps d’aller rejoindre les femmes qui refusent le sacrifice du Nommo 

Les femmes qui marchent sur les traces de Yurugu le renard pâle

 

Je ne veux plus habiter ce monde ! 

C’est le cri de Gao le premier cri du fils d’Amma le frère jumeau que le griot m’a donné

Amma celui qui veille sur une terre généreuse et sur les habitants de la falaise

Qu’il a nourrie de son lait des rêves avant que les jumeaux ne se séparent

Les jumeaux vivaient à l’intérieur de l’œuf de terre

Et sur sa peau de la couleur du renard pâle Amma a réuni

Les signes pour écrire l’histoire des hommes d’avant qui ont peuplé les flancs de Badiagara

Les hommes aux tuniques de coton écru où la nuit laisse les empreintes des triangles indigo

Et Yurugu erre dans la poussière brune de brousse à la recherche

Du mot qui veut dire âme dans la langue des hommes qu’il a perdue

C’est lui le devin qui peut écrire notre destin sur le sable couleur grenade

De la maison couchée que les chasseurs dessinent à l’écart des totems

Et les seigneurs des masques l’appellent Ah Yurugu ! Yurugu !

Amma a modelé la terre un jour avec ses deux mains

Et il a jeté le croissant d’argile rouge comme le feu des braises dans le ciel

Il y en a qui disent que c’était un œuf grand comme le monde

Qui est né des mains bonnes d’Amma mais moi je dis que c’était un croissant

Comme la lune cuite au four de la colline et trempée dans l’eau du Raku

L’eau des jarres ouvertes oLa-fin.jpgù les femmes de Kalabougou

Plongent les poteries sorties des braises grasses de l’acacia bleu

Je peux dire ce que je veux car je n’appartiens à aucune caste et j’ai droit à la parole

La parole de Gao le premier jumeau mon frère est celle de l’ancêtre griot

Qui ne m’a pas refusé le droit de raconter le monde tel que je l’ai vu

Derrière le masque de l’antilope walu que Yurugu le renard pâle

Reconnaît penchée sur l’eau des marigots et il la laisse boire

Ah Yurugu ! il est temps !

 

 

 

A suivre...

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13 septembre 2010 1 13 /09 /septembre /2010 23:02

Yurugu le renard pâlefennec-petit.jpg

Epinay, samedi, 11septembre 2010

 

J’ai rencontré Yurugu parce que je n’avais plus de bras

Pour emporter des brassées de livres d’un côté et d’autre de ma vie

Il y a longtemps qu’il était à la porte de ma baraque aux histoires errant et solitaire

Il y a longtemps que sa force vitale sa nyama me nourrissait de l’eau des marigots sauvages

La nuit je ne savais pas pourquoi je me levais pour écrire avec la lune

Il y a longtemps que les devins les griots les guérisseurs les forgerons

D’Afrique de Nord et de l’Ouest m’ont confiée

Aux bonnes mains d’Amma qui m’a laissé apprendre à modeler la terre rouge des poteries

Tremper mes doigts aux couleurs noire sanguine et blanche et dessiner les figures des totems

Avant que Yurugu le renard pâle mon jumeau ne m’apporte

Au jour de ma dernière naissance les mots interdits de l’histoire des peuples des masques

Yurugu a pointé son petit museau clair curieux et décidé à la porte de ma baraque aux histoires

Au moment où mon bras droit cassé pendait

Comme l’aile inutile d’un moulin à vent qui n’a rien à moudre

Et j’ai su que c’était ses empreintes sur ma table de divination ma kala au sable gris‑bleu

 Que je suivais depuis toujours

Et maintenant c’est Yurugu qui trace les bummo à ma place

Yurugu le renard pâle mon frère sur la terre chaque nuit

Vient et m’emporte sous l’ombre de grand acacia du village d’Iréli au pied de la falaise de Badiagara

Qui rêve ma guérison et mes deux mains ouvertes pour donner et pour recevoir

Chaque nuit Yurugu m’apporte un croissant de lune qui a la couleur de mes yeux

Il grandit jusqu’à devenir un marigot où je trempe mon corps blessé

Et quand je sors couverte du pelage du renard pâle

J’ai quatre pattes pour marcher sur le chemin du ciel et de la terre.

 

Amma a créé le grand métier à tisser

Du monde il a taillé ses montants

Dans le bois de lune vert des tamariniers

Et dans l’écorce soleil des acacias bleus

Le fil de trame écru se balade

Sur le dos des moutons de Bandiagara

Qui descendent le long des pégué de mil

Ils font voler la poussière rouge et mousser

Les bonnes mains d’Amma enchantant

La première parole que le marinier

Nommo a tissée dans l’eau de son corps sableux

La poulie devient la mère du fil

la-proie2000overblog

Ses nerfs qui grincent sont les triangles nomades

Indigo écrits aux flancs de Bandiagara

 

Amma a créé l’âme du monde jumelle

Elle est lune elle est soleil emmêlés

Amant d’air et de feu de terre et d’eau maîtresse

Dans son œuf d’argile deux poissons silures

Se nourrissent au lait de la même bouche

Ogo a dénoué le lien de laine blanc

Il a crevé l’écorce de l’acacia bleu

Séparé de sa sœur son sexe rebelle

Veut éclabousser de sa liqueur salée

Les masques de lune verte qui se dressent

Figure de femme dege à la parure

De plumes rouges personne ne touche

Ce qu’Amma a conçu et l’astre brûlant

Dort dans la fourmilière auprès de son double

 

Amma a créé la parole née de l’outre

Où soleil et lune ont rêvé enlacés

La naissance des forêts ils ont rêvé

La nyama des grands arbres descendus

A l’intérieur du sac du premier ancêtre

Forgeron le long du fil de l’arc‑en‑ciel

Avec les outils de labour et des cuissons

Les signes tracés sur le ventre de l’outre

Où les jumeaux poissons buvaient le lait glacé

Du ciel c’est Amma qui les a enlevés

En devenant Yurugu Ogo a perdu

La parole et le chant qui relie les êtres

Yurugu le renard pâle privé du miel

Des mots va sur la terre sèche sans moissons

 

Mais pour Yurugu fils de l’obscur la lune

A tissé à l’aube une tunique blanche

Dans la poussière de la savane rouge

Où il erre loin des villages les flaques

Sauvages l’abreuvent de lumière bleue

C’est Yurugu le renard pâle qui a lu

L’histoire des hommes qu’Amma a oubliée

A l’écart des greniers à mil de terre brune

Et de la ginna où les femmes ont aux hanches

Des enfants jumeaux quand l’ombre s’étire et bouge

Au frais des tamariniers les devins traquent

Dans les tables de sable où le songe pleut

Les empreintes de celui qui n’est pas élu

 

Mais pour Yurugu la jeune fennec rusé

Et têtu rival secret et solitaire

Du Nommo au corps sacrifié serviteur

De la parole posée dans la nyama

De l’acacia bleu c’est sa différence

Qui fait de lui le lecteur préféré des rêves

D’aduno le monde né dans la poussière

Rouge des bonnes mains d’Amma le grand tisseur

Oui c’est Yurugu le renard qui a usé

De sa robe pâle que la lune claire

Et le couple des tamariniers protecteurs

Lui ont donné pour dessiner sur la kala

Aux six cases où les doigts du devin dansent

La trame de sable avant que le jour se lève

Avec sa queue il suit la trace première

De sa divination jeune ancêtre farceur

 

Mais pour Yurugu le renard le temps est là

Où la terre desséchée de l’autre monde

Va mourir où le premier lagon vert

Que le Nommo a conçu pour donner à boire

Aux champs de riz aux manguiers et aux troupeaux

Va tarir où le langage d’Amma

Ne parlera plus aux gyinu ni au lézard

Ugulu oui Yurugu le temps est là

Où l’eau et le sang qui ont dessiné le monde

Et les pluies fécondantes dans le ventre ouvert

De Bandiagara rentrent à la grotte noire

Où attendent les sacoches de peau

Qui gardent les paroles et le nyama

Des arbres jumeaux grands maîtres du hasard

 

Il est temps pour toi Yurugu et il est temps

Pour moi de se défaire de la charretteMuse

Où les hommes ont entassé les gravats morts

De leurs maisons plus hautes que Badiagara

Qu’il n’y ait plus personne pour tirer les restes

De leurs charniers où sèchent des caillots d’étoiles

La ginna en banco à trous d’hirondelles

M’accueille avec ses calebasses remplies

De blanc de rouge et de noir car il est temps

De tremper les mains la bouillie est prête

Pour inventer un bummo je mets tout mon corps

A l’ouvrage chaque signe nouveau sera

Celui de la sœur des masques et ses gestes

Ouvriront à Yurugu le renard pâle

Le chemin des danseurs de rêves fidèles

A la source du lébé nous boirons l’oubli. 

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6 septembre 2010 1 06 /09 /septembre /2010 17:02

Les peuples voyageursEve petit 2009

Aux Roms aux Gitans aux nomades

Epinay, samedi, 28 août 2010

 

M’mâ Gaïa est bonne pour les voyageurs

Ce matin des types se sont pointés

Au campement à l’heure où on dort

Le jour était gris comme la peau des vieux

Tom le bon gardien a appelé les hommes

Il avait sa voix des mauvais jours rageurs

Les femmes ont chauffé le café fort

Sur les feux des bois de la rivière

Vite on a passé nos nippes ça vaut mieux

On a pas de godasses on est fiers

De nos pieds nus comme des racines

Ils connaissent toute la terre en somme

Le renard laisse ses empreintes fines

Partout où il passe nous passons

 

M’mâ Gaïa est fraîche pour les voyageurs

Autour des caravanes on avait mis

Des troupeaux de chaussettes à sécher

Pareilles à des oiseaux voyeurs

Après la lessive dedans les bassines

De tôle émaillée les femmes ont rincé

Leurs robes sous les yeux curieux des poissons

Pieds nus dans la mousse bleue on a pêché

Des cailloux dorés avant qu’il soit trop tard

Si quelqu’un nous a trahi c’est le vent

Y’a l’odeur du savon qu’il a emportée

La nuit était repue de guitares

Quand on chante on voit les étoiles danser

D’un bout du ciel à l’autre et nous passons

 

M’mâ Gaïa est douce pour les voyageurs

Qui s’arrêtent toujours quelque part

Derrière les roseaux on est bien cachés

C’est un coin tranquille où triment les fourmis

A monter de drôles de maisons que l’eau

Avec sa langue verte va lécher

Dans leurs châteaux de boue bouffons et maçons

Elles se terrent c’est rigolo

Tom veille devant le terrier songeur

Aux aller‑retour du renard gris

Un peu devin nous on partira avant

Que le fond des paniers qui pionce au soleil

S’écaille comme le dos des lézards

Le bal des eaux s'élance et nous passons

 

 

M’mâ Gaïa est juste pour les voyageurs

Au loin des types avec des fusils

Ont réveillé les poules et le bon Tom

Qui est au parfum s’énerve sérieux

Comme on est venus nuages on repart

Sapés de grains de sable nos corps mouvants

S’attellent et la caravane se forme

On a bu le café et les mains des vieux

Ont couvert les feux à la pâle rougeur

Nos pieds nus plongent dessous les nénuphars

Transhumance c’est la terre qui choisit

De repasser la parole du renard

Aux voyageurs une leçon de vent

Les girouettes tournent et nous passons

 

M’mâ Gaïa est riche pour les voyageurs

Et les chasseurs seront bien surpris

La vie est une belle passante

Qui ne dormira pas dans leur lit

Au creux de la rivière on a pris soin

De planquer les pépites des cieux

Dans l’eau les étoiles passent nous passons

Elle coule vive comme la lumièreLes voyageurs

La demeure des hommes aux pieds nus

Et le bon Tom connaît la chanson

Ce soir on campera la nuit venue

Nomades sur la terre quelque part

Ô M’mâ Gaïa garde l’âme dansante

Au fond de nous des peuples voyageurs.  

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31 août 2010 2 31 /08 /août /2010 18:14

      70388-avec-le-temps-leo-ferre-Après cet étrange retour un peu brutal dans la réalité quotidienne avec patte cassée un p'tit clin d'oeil à celui qui s'est cassé lui tout entier mais pas sa musique ni ses poèmes et heureusement pour nous autres un 14 de juillet ce qui n'est pas rien... 

      Hola Léo ! si je t'envoie ce message papillon le jour de mon anniversaire ça n'est pas pour rien non plus toi qui est né aussi dans ce mois d'août ardent...

      A toi ces quelques mots chiennement tendres et complices pour tout ce que tu n'as pas cessé de filer aux mômes comme nous autres qui ont regardé le monde des utopies trop belles à travers tes paroles et celles de tes frangins Rimbe et Baudelaire et tant d'autres... 

      On est pas prêts d'arrêter nos combats et les jeunes rappeurs et slameurs ont repris le témoin que tu as posé avant de t'en aller entre nos mains... Hola Poète ! on ne t'oublie pas...  

 

Hola Léo !

Epinay, mercredi, 25 août 2010

La route de l'été

 

Léo tu n’es plus là c’est drôle

Ce que ça fait mal d’abord le bruit

D’une balle qui perce un bout de tôle

Un chien couché au refuge qui aboie

Le silence à ras bord après ta voix

La marée sur nos lèvres qui revient

Et puis on se dit que ça ira

De ce jour‑là comment je me souviens

Le tambourineurC’était un 14 d’été où on avait

Foutu le feu aux tonneaux d’artifices

Après les moissons changé les rôles

Viré un roi fait respecter nos droits

Notre grandeur humaine enfin c’est ce qu’on croit

Brandi nos poings exigé du pain blanc

Vidé les fournils des boulanges du palais

Descendus des trônes les gros courtisans

Affûté nos faux sur des pierres pâles

Sacqué des grimoires notre histoire factice

Inventé la goualante des gueux en avant !

Tiré le lait de nos peines avec la poudre

Il faut le boire maintenant !

 

Léo tu n’es plus là c’est drôle

Ce que ça tue en nous ce coup en douce

Sans riposte un beau flingue qu’on tirera

De sous notre ignorance un cri qui pousse

Dans un champ d’épis tout prêts on tombe en arrêt

Et puis on se dit que ça ira

A nos adolescences sans rien à moudre

Aucun blé à porter au moulin de Quichotte

Aux moutards pas malins le licol à l’épaule

Tu as filé du sens un monde à découdre

Du suaire sueur tissé au labeur

De nos vieux dedans le velours de leurs côtes

Et ce jour‑là comment la honte s’en vient

De ces 14 d’été où l’ivresse frôle

Nos pieds parmi les pierres et les genêts

De l’envie d’oublier ce peuple sans culottesMagiciens

Les Camisards qui se moquaient de nos mains

Le premier ticket où on a embarqué tant

Avec Rimbe sur le quai de Londres je l’ai

Gardé entre les pages de ce livre tiens

A nous ton damné testament !

 

Léo tu n’es plus là c’est drôle

Ce que ça fait quand les gens continuent

A exister en rond au fond de leur taule

Et que le sable des dunes devient noir

A s’agiter dedans un p’tit bocal

Au milieu de l’eau qui n’est pas l’océan

A bétonner de hauts châteaux pour les rois nus

Que les enfants du Sud ont des habits blancs

Du sel de Danakil dans l’ombre des soirs

Et que leurs mains glanent des plats imprévus

Nous on ne peut pas vivre sans idéal

Mais on se dit que ça ira !

De ce jour‑là si je me souviens

Du haut d’un 14 d’été on a revu

L’hiver à Charleville et la boue de nos groles

La peur et l’ennui triste dessous la suie

Collant à la toile des tabliers d’école

Les vitres des aubes obscures qu’on essuie

De l’autre côté courent hagards les chiens

Des poètes leur désir se frottera

Au grattoir des allumettes après la pluie

 

Hola Léo y en a plus pour longtemps !

Que ce peuple croupisse sans parolesdéja le soleil se fait sombre6

Des tribus le long du fleuve remontant

Ont posé ici les tapis de haute laine

Noire et rouge et du bleu d’indigo intense

Leurs fils sont des jongleurs de balles au vol

Ils ont attrapé les brutales rengaines

Et les refrains canailles des usines

Le chant des rues au bout des transhumances

De nos vieux toujours rallumant le brûleur

Des hauts‑fourneaux qui sont le soleil renversé

Sur nos enfances loin de l’Erythrée

Quand il fallait attendre que l’été radine

Et les chameaux chargés du trésor glacé

De la banquise avec leurs voyageurs glissant

Un billet pour le Nord dessous leur gandourah

Guettent les navires où on va traverser

Lents porteurs de lanternes de couleurs

Direction l’Afrique pour ne plus rentrer

Je sais que les fils du Sud ont le même sang

Que les vieux sans culotte et que ça ira !LeoFerre

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1 juillet 2010 4 01 /07 /juillet /2010 23:04

Poudrerie


 Une-liberte.jpg

 

 

Comme neige gelée au bout des doigts

Et qui ne fondra pas

Résistance Je m'assois

Au centre de la lueur du fanal

Pendant que dansent

Leur danse les rats

Là tout autour de moi

Qui croyez-vous que je sois ?

 

Gamine au nez percé d'anneaux

A-fric Ça s'écrit comme ça ?

Rebelle Alors je pique

A l'étalage luxe des cerises

Me faire la belle Pourquoi ?

Je m'appelle première fois

Sans bagage et sans valise

Larguée au nez de la lune trottoir

Qui croyez-vous que je sois ?

 

Y'a un type appuyé au comptoir

Insoumise Je m'empare

De sa chemise et de son papier buvard

Aussitôt me sape d'histoires

Il neige des princes et des héros

Sur moi sur moi pourquoi pas ?

Qui croyez-vous que je sois ?

 

Héroïne refuse de hanter

Un sournois palais de verre

Différente Je desserre

Les poings de ceux qui m'ont dévisagée

Et je me laisse caresse

Par tes lèvres errance encanailler

Qui croyez-vous que je sois ?

 

Comme neige gelée au bout des doigtsAn-2000.jpg

Alors la honte s'efface

Qu'ils ont reposée sur moi

Plus jamais perdre la face

Pendant que dansent

Leur danse les rats

Là tout autour de moi

Qui croyez-vous que je sois ?

 

Sous les lampes du fanal je me fais fée

Poudre d'or au bout de mes doigts

Afrique Poudre de rêve éveillé

Te disperser te retrouver

La musique des hommes sorciers

Là où je vais me rejoindra

Mais qui croyez-vous que je sois ?

 

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7 juin 2010 1 07 /06 /juin /2010 23:03

Villes de feu Cités d’argile

 Le-peintre-aveugle.jpg

Sur mes pieds d’argile je vais

Je vais petits chemins exquis

Jeune géant vers les conquêtes

Sur mes pieds d’argile fragile

Et ma tête grosse je suis

Dodelinant marionnette

Mon corps fossile qui ne sait

Si c’est exil ou si c’est fête

 

Sur mes pieds d’argile je suis

Gargantuesque et frénésie

Plus grand qu’arbre de la forêt

Feuillages couronnant ma tête

Et fruits Ma tête grosse aussi

Pastèque offerte aux coups de dents

Des enfants cruels aux aguets

Me feront mille et une fêtes

 

Sur mes pieds d’argile je cours

Entre les tours grattant le ciel

J’enjambe les ponts les amours

Leurs longues robes Rêvant d’elles

Mais jeune géant j’ai en tête

Un astre rouge à engranger

Dans mon théâtre sur la cour

Enfants des villes c’est ma fête

 

Sur mes pieds d’argile je vole

Des bonbons bleus et un guignol

Un sac de blé rien ne m’arrête

Des livres pour poser ma tête

Dans le grenier des rats des champs

N’avoir d’ami qu’un éléphantFLUTE.jpg

A qui je donne ma parole

Mes gants j’enfile pour la fête

 

Sur mes pieds d’argile j’arrive

Avec des mots plein mon tonneau

Je le roule au bord de la rive 

Au-dedans nichent les oiseaux

Au fil des eaux mon feu dérive

Entre mes mains ma grosse tête

Marionnette petits morceaux

Ame indocile cœur en fête

 

Sur mes pieds d’argile j’achète

Des boîtes pleines d’éclaircies

Jeune géant nuage envie

Un revolver et une balle

Mourir facile Ivre la vie

Au fond d’un tonneau c’est pas mal

Rats des champs enchantent ma tête

J’ai trop grandi me faut sortir

Ne saurai jamais pour finir

Si c’est exil ou si c’est fête.

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3 juin 2010 4 03 /06 /juin /2010 23:52

Mâle au cœur


Ange-dechu.jpg 

Toute la terre a mâle au cœur

Les fleurs se pointent à l'envers

Les pommiers s'emparent du plus pressé

A faire des pommes sans manières

Petites demeures bourrées de peur

Que les grands penseurs appellent péché

Les grands techniciens perversité

Et les grands carnassiers sorcières

 

Toute la terre a mâle au cœur

Et les grands médecins les grands médecins

Ont retiré des mains sacrées

Des mains blotties dans le lit des rivières

La faucille des cueillettes lunaires

Les crinières blanches des chevaux au matin

Reviennent en touffes enlacer les branches

On ne coupe plus le gui dans la rosée

 

Toute la terre a mâle au cœur

Les druides ont planqué les neiges de l'hiver

Dans leur gibecière avec les feux de l'été

Les brasiers de roses aux solstices ardents

Ils ont emporté les rituels de la terre

Et la femme hibou immole à la forêt

En nommant le désir au sexe des clairières

La danse du soleil avec son premier sang

 

Toute la terre a mâle au cœur

Nous tombent dessus des étoiles de pierre

La porte du jardin est en acier chromé

N'y a qu'un moyen de faire marche arrière

C'est de donner le cœur des grands penseurs

A dévorer aux grands carnassiers

Et la verge dressée des grands techniciens

A empailler aux grands médecins

Le-grand-jardinier.jpg

Alors elles redeviendront les pommes

Les petites reines des tapis rouges

Dans lesquelles croqueront les dents des amants

Des fleurs et de la terre comme

Les druides veillant sur les odeurs de bruyère

De nos jardins d'antan.

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25 mai 2010 2 25 /05 /mai /2010 19:31

La petite chaise de paille suite

LA-MARCHANDE-DE-SOLEIL-OVERBLOG.jpg

De grands papillons de nuit se posent sur ton ventre

Et le caressent

Dans l'herbe tes cheveux se mêlent aux narcisses

La poubelle renversée rit

Niveau moins trois

La bande des chats hirsutes entre en transe

Ils se vautrent dans la luxure

Et les brins de laine

L'un d'eux a repéré la petite chaise de paille jaune

Abandonnée sur la tomette rouge

Mais il hésite à franchir le seuil de la cuisine obscure

Des mains d'Ogre fouillent la terre chaude entre tes cuisses d'enfant

Le troupeau d'éléphants fait cercle autour de toi

" Ma parole… ils sont tombés de la lune ! "…

Le renard est en train de se taper un festin de groseilles

En attendant

Au niveau moins trois

On a remonté la fermeture éclaire jusqu'à ta bouche

 

Tu ne parleras pas aux enfants citrons


Au coin d'un porche un type a sorti un couteau d'argent

Blanc comme le clair de lune

On ne sait pas s'il veut se faire la peau du chat

Ou celle de la petite chaise de paille jaune

Larguée dans la tomette rouge

De la salle des éléphants vigiles du muséum

Je songe

A tes petits seins sous ton tee-shirt

Au baiser des papillons sur ton sexe-enfant

A tes poings trop serrés pour contenir

Les étoiles de laine ébouriffées

Les cailloux Les boulons Les billes d'agate

Le Requiem de Mozart

Et tes bas roulés en boule

Nos secrets de femmes

Nos foulards et nos jeans ouverts

Où se planquent les mésanges

Et cette douleur d'enfant qui ne passe pas


Il faudrait ramer à l'envers de l'eau

Surtout ne pas perdre tout cela

Ce trou minuscule à notre oreille

Cette marée haute à l'odeur louve

Tout cela si peu si tant de nous et des narcisses

S'ils pouvaient nous le prendre tout cela

Et nos genoux que nos mains tiennent

Il suffirait d'un coup de pinceau maladroit

Pour remettre la chaise à sa place jaune

Dans la cuisine ocre-rouge de Nuenen

Au coin du feu qui n'a jamais entendu parler du soleil de souffre

Ni des squelettes d'éléphants blancs comme des clairs de lune

Dans la grande salle du muséum

 

Mais…

Tout cela

S'ils viennent nous le prendre Les chats pourront enfin s'asseoir

Au centre du triangle d'or des soupirails          

Les groseilles rapatrieront le goût écrasé des confitures

L'entre-deux des filles baillera salement

Sur des jarretelles marée noire

Et on entendra voler les mouches

Dans le crâne perdu de Mozart

Alors tout rentrera dans l'ordre viril des extincteurs

" Si seulement ils cessaient de se prendre pour des artistes ! "…Mesanges.jpg

Et qu'ils bouffaient tranquilles la paille de leurs cachots

Le marchand de rats est passé à quelques mètres de l'asile

Mais on n'allait pas dans la même direction 

Lui et moi

Dommage !… 

 

La petite chaise de paille jaune 

Dans le théâtre abandonné

Surveille courageusement l'entrée des artistes

"On ne sait jamais "         

 

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23 mai 2010 7 23 /05 /mai /2010 00:59

 

“Je t'ai trouvé ta voix suffit le monde s'ouvre

nous arracherons l'homme à son ombre ensemble      

nous fermons ses plaies”.

J.Sénac Terre possible Notes

 

La petite chaise de paille

Chameau-de-chat.jpg

 

                       

Pourquoi

La petite chaise de paille jaune sur la tomette rouge

A-t-elle l'allure abandonnée

Du coin où poussaient les groseilliers ?

 

Il faudrait refaire le voyage

Remonter dans la barque bleue

Museler les nénuphars gloutons

Ramer à l'envers de l'eau

Nous frayer un passage entre les maisons des saules

Où habitent les sorcières                     

Dans un refuge d'argile et de tourbe

Casser le temps du Ghetto et des incendies

Le temps des pavés en pleine figure

 

Mais

Il pousse de l'herbe drue sur ton sexe

Pudique un vieil eucalyptus que je connais

Te couvre d'étoiles ébouriffées comme des brins de laine

Les gardiens du muséum n'imaginent pas que tu es là

Tendre et lascive tu es un hibou dormant le jour

Son corset d'aube café-crème lacé sur sa poitrine

Derrière moi j'entends leurs imprécations d'esclaves laborieux

" C'est un oiseau de malheur ! "

L'arbre aux sorcières s'entrebâille un instant

Pour donner la parole aux monstres

Les petites fées rouges arrachent l'écorce

Et les lambeaux de cris de guerre s'écoulent

De sous la mousse vorace

" Qu'on  leur cloue le bec ! "

Ils entrent en bande dans les Blocks

Pour voler la paille des chaises

Y'a plus rien pour s'asseoir

Ni ici ni ailleurs

Nous marchons d'un bout à l'autre de la douceur bleu-marine

Des rues

Au coin d'un porche masqué dans l'enduit frais

Un type guette ton pas de louve

Le voleur d'oiseaux passe à quelques mètres de lui

Dommage ! Ils ne vont pas dans la même direction

 

Des squelettes d'éléphants blancs comme des clairs de lune

Surveillent jalousement tes petits seins sous ton tee-shirt

Grains de groseille

Squelettes blafards Vigiles du jardin

Mes grands oiseaux de nuit

Les lattes du vieux plancher ne craquent pas lorsque tu danses

Entre les lèvres de la petite joueuse de flûte

"C'est une regrettable erreur…"

Ricane le vent des fous à l'entrée des artistes

Le muséum est un endroit où on empaille des sexes vivants

Au coin d'un porche un type guette ton pas de louve

 

Je songe

A ta jupe tirée sur tes genoux

A tes cahiers d'écolière

A la mousse des ruisseaux et aux godasses des militaires

Aux baquets où trempent les bas des filles

A la buée rousse du hammam

A la petite chaise de paille jaune en plein désert

Sous un soleil de souffre

Qui ne lui arrive pas à la cheville

Fermeture éclaire

Ton jean ouvert pour les mésanges

Nos messagères éblouissantes

Vite ! Avant qu'il ne dégaine

J'ai fabriqué une fronde avec un porte-jarretelles

Mes poches sont bourrées de cailloux De boulons De billes d'agate

Dans les casernes les enfants-citrons

Lèchent la verge des mitraillettes

Pendant que l'œuf d'or du monde roule au fond du terrier du renard

Dedans il y avait le Requiem de Mozart

La petite chaise de paille jaune sur les tomettes rouges

Le ventre de la louve recousu

Après l'intervention des vigiles dans le jardin

Les groseilliers

Un poète assassiné dans un bassin de nénuphars

Et le soleil de souffre

Qui ne s'est pas pointé à son enterrement

Le coupeur de doigts est passé à quelques mètres

Du champ de lotus pourpres

Où il s'est arrêté pour pisser

C'est un spécimen de toute beautéLa-route-de-l-ete.jpg

Mais…

Dommage!… On n'empaille pas en ce moment

A suivre...

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10 mai 2010 1 10 /05 /mai /2010 20:13

A  bout de souffre

 Mecanique-du-reve-2.jpg

Mais

Qu'est-ce qu'il y a sous les dessous de la vie ?

Inassouvie la vie nous tire

A la courte paille

Elle Jarretelle Eclaircie

Qui pose son sommeil de femme-chat

Sous les ponts

D'un fauteuil complice à l'autre saute

Bondit d'un petit bond doux Ravie la vie

Elle Jarretelle Jongle et rit

Sa forêt rouge

Puisque nous sommes entre-chats

Je peux bien le dire

A le goût de noisette

Le bout de son nez qui bouge

La trahit

Elle entre-temps

Sous les ponts sourit à l'eau qui l'enlace

Elle ment à ses amants

Jarretelle Poudrerie

Entre-deux bâillements Grandit grandit

Les empaille et s'en fout

Rien qu'un petit courant-d'erre

Dans le baquet des lavandières

Bleue la lumière

A genoux pour deux sous la vie

Dans les lavandes d'hier

Mais C'est déjà fini ?

Elle En bout de paille A bout de course

Jouit de nous

Bulle réglisse s'épanouit

Elle Nue glisse en dessous de nos cils

Elle Nous saoule d'arcs-en-ciel

Qu'est-ce qu'il y a sous la vie ?

Elle Jarretelle Charbonnière NuitMecanique-du-reve-detail.jpg

Un petit trou sous les ponts

Pas méchant

Triangle de mousse Nous pousse Mésanges

A sauter du lit

Ses iris de chat nous mangent

Mais les anges asservis

Savent depuis longtemps 

Puisque nous sommes entre-chats

Je peux bien le dire

Qu'y a rien sous la vie

Rien qu'elle Mare-d'elle

Jarretelle Insomnie

Ciel ! Se tirer d'aile

Mais comment se passer de ses mains d'eau douce

Et de ses bracelets changeants ?         

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