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  • : Les cahiers des diables bleus
  • : Les Cahiers des Diables bleus sont un espace de rêverie, d'écriture et d'imaginaire qui vous est offert à toutes et à tous depuis votre demeure douce si vous avez envie de nous en ouvrir la porte.
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Saïd et Diana

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Image de Dominique par Louis

  Ecrits et dessinés à partir de nos banlieues insoumises toujours en devenir

      Les Cahiers des Diables bleus sont un espace de rêverie d'écriture et d'imaginaire qui vous est offert à toutes et à tous depuis votre demeure douce si vous avez envie de nous en ouvrir la porte.

      Bienvenue à vos p'tits messages tendre ou fous à vos quelques mots grognons du matin écrits vite fait sur le dos d'un ticket de métro à vos histoires tracées sur la vitre buée d'un bistrot, à vos murmures endormis au creux de vos draps complices des poussières de soleil passant par la fenêtre entrouverte...

      Bienvenue à vos fleurs des chantiers coquelicots et myosotis à vos bonds joyeux d'écureuils marquant d'une légère empreinte rousse nos chemins à toutes et à tous. Bienvenue à vos poèmes à vos dessins à vos photos à vos signes familiers que vous confierez à l'aventure très artisanale et marginale des Cahiers diablotins.

      Alors écrivez-nous, écrivez-moi, écrivez-moi, suivez-nous sur le chemin des diables et vous en saurez plus...

 

                                          d.le-boucher@sfr.fr


Notre blog est en lien avec celui
de notiloufoublog 2re illustrateur préféré que vous connaissez et on vous invite à faire un détour pour zyeuter ses images vous en prendrez plein les mirettes ! Alors ne loupez pas cette occase d'être émerveillés c'est pas si courant...

Les aquarelles du blog d'Iloufou l'artiste sans art  sont à déguster à son adresse                   www.iloufou.com  

18 décembre 2010 6 18 /12 /décembre /2010 22:23

      Nomades...Joyeux Noël 2

      Eh bien voilà ça y est ! C'est venu enfin cette fin de l'année 2010 ou presque cette mauvaise année comme y a pas pour cézigue et pour la chienne en folie des banlieues Ouaouf ! Ouaouf ! 

      Demain dès l'aube on se tire on fait la malle avec un gros édredon de neige dedans notre sac pour la ville des cormorans qui patinent et s'éclatent la forteresse des Corsaires modernes qu'on est nous autres les diablotins rêveurs... ouais vous avez pigé on se tire direction Saint-Malo et je compte bien revenir de la p'tite virée océane avec une aile toute neuve enfin quasi quoi ! Ouaouf !

      Donc on n'sera pas au rendez-vous d'habitude qu'on a pris tous ensemble sur notre blog des Cahiers depuis presque cinq piges pendant quelques journées mais vous avez de la réserve et de la bonne au fond des soutes... je m'inquiète pas pour vous...

      On vous la souhaite bonne et parfumée aux épices du grand Sud et aussi surtout à nos frangins dans la mistoufle pardi Ouaouf ! Ne suivez pas les haineux baveux racisteux qui nous pullulent dans leurs partouzes à mort télévisuelles y vous mettraient la mauvaise humeur... c'est pas le moment ! Le moment c'est celui où la petite combure la flammèche la loupiote à Buko va se ramener dans quelques semaines bientôt vous verrez c'est comme je vous dis Ouaouf ! Ouaouf ! et la fraternité la solidaire la nôtre y a personne qui peut l'éteindre pour sûr !

      On pense à vous on vous aime et la gueuse de clébarde vous lèche la pomme d'amitié et de folies toujours à recommencer et de bonheurs vrais à vivre ensemble Ouaouf ! Ouaouf ! 

      Alors à bientôt hein ?

 Et que la douceur de vivre vous accompagne...

CHAHUT

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14 décembre 2010 2 14 /12 /décembre /2010 23:30

Le testament de Yurugu suite...Alice

 

Hop ! ça y’est… l’anorak rouge par‑dessus le pull réglisse reste qu’à se jeter dans les escaliers avant que les vieux se ramènent avec la bande des deux cochonnets les frangins Richard et Louis... Riri et Loulou et tout le fourbi des commissions qui déborde explose le coffre de la R8 et qu’ils lui tombent sur le râble… Ça va pour le portage des paquets de bouteilles de flotte plus le coca des cochonnets et le cabas qui crève ses conserves par quatre ou six elle a plus l’intention… ah non alors qu’ils se débrouillent ! C’est leur tour à eux les p’tits… sont assez costauds les lardons avec leurs vingt piges additionnées pour charrier la tortore vu qu’ils engloutissent comme dix‑huit porcelets à l’engrais !

La galette sous le bras faut qu’elle se dépêche qu’elle les croise pas… boum et reboum ! deux marches à la fois… la galette c’est Blue Train un titre comac en plus comment ça te cause quand tu es en rade dans une banlieue à bouseux tous Gaulois tous chez soi  c’est le big West à la portée pas même en rêve ils iront c’est sûr… 

Et les collines de terre rouge que les pelleteuses ont montées de l’autre côté des plâtrières ils y caltent des fois à deux sur la mob que Markou il emprunte à son daron garée au fond du jardin à caillasses ripous sous le p’tit appentis avec la tondeuse et l’tuyau d’arrosage et les jouets d’leur enfance entassés moisis sales surtout une ferme aux bestioles en bois peint qu’il avait eue au Noël des Krémas quand il se tire il l’emporte… Et vas‑y que le Zouave l’allumé il aboie pas hein…

Blue Train c’est leur Collorado à eux au P’tit Noir mais la pochette elle est du bleu foncé des cloppes au‑dessus de la cité avant c’est leur ciel pas celui d’l’été du bleu indigo lazuli trop class !… Ce bleu du Trane avec son sax l’image elle est gris d’anthracite poussière pas black grise pareille que leur life… ce bleu c’est le blues d’ici leur rengaine à eux qui sont arrivés là au bout de l’histoire minable que leurs vieux ont laissé faire tu penses s’ils s’occupent… leur monde c’est à l’intérieur des boîtes de conserve du supermarché qu’il tient le reste c’est rien ça existe pas néant néant !…

Markou il a le temps de bourrer son keus un de l’armée qu’il a eu pour trois tunes aux puces d’la banlieue il les a tirées dans la boîte de pastilles pour la toux la jaune et blanche où sa daronne elle range la monnaie des commissions l’argent de poche c’est ça y’en a jamais eu d’autre alors… 

‑ Et quoi qu’tu vas faire avec de l’argent d’poche ? il a bramé son daron un jour qu’il posait une réclame… Manquerait plus qu’ça qu’vous ayez des ronds tiens !

Les puces il y va en loucedé avec Fil qui crèche pas loin son vieux aussi il est esclave à Kréma c’est un du genre du sien pareil taillé qu’il est à la haine et aux coups de tatanes on dirait qu’ils sont jalminces que les jeunes en bavent pas autant qu’eux encore avec ça qu’ils ont fait la guerre et que c’est pas pour se faire enquiquiner par des chienlits comme eux ça non !… 

Leur guerre et les détails de l’imposture que ça a été ils en ont bichonné un feuilleton couleur qu’ils resservent  pendant que la famille se tortore les haricots bouillis avec de la sauce tomate saignante et la barbaque qu’est plus dure aux chicots que la pelure d’un éléphant d’Afrique… chaque repas faut s’le farcir quand c’est pas le silence de l’étrangleur de rats qu’est imposé et si tu l’ouvres Zouh ! Flaouch ! ils te virent ton assiette dans les cabingouinces !

‑ T’as pas entendu que j’ai dit d’la fermer hein ?… Tu l’ouvriras quand tu trimeras et que tu s’ras chez toi espèce de voyou !… Et vlan ! l’assiette de choucroute conserve dans les gogues ! Et flouf ! le verre de flotte sur la touffe ! C’te tirade‑là aussi elle lui a farci les esgourdes et son pote Fil c’est la même… des vieux comme les leurs y’en a à la pelle d’l’époque et du milieu pareils comme s’ils avaient été Rêveriefabriqués moulés jumeaux des séries des mauvaises quoi… Sa vieille elle en pipe pas une sauf pour gémir en roulant ses calots effarés de l’un à l’autre :

‑ Papa ! j’ai ciré l’carrelage c’matin… Oh la la ! Oh la la ! 

‑ C’est comme ça ils nous piffrent pas on les gêne probable… qu’il raisonne Fil que ça impressionne pas et il a mis au point un tas d’moyens pour se tirer d’la baraque dès que le vieux prolo radine déjà mûr complet et qu’il va chercher rapide quelque chose ou quelqu’un à tortionner… Fil qu’est b ien vu par sa daronne qui marne au repassage des nippes de la bourgeoisie du coin en profite que son dab attaque la pauvre aux insultes sitôt qu’il la matte radiner avec ses ballots de linge sur la hanche qu’elle rapporte pour en faire encore le soir après l’dîner… Il lui taxe un ou deux biftons qu’elle pose toujours ric‑rac dessus le buffet sinon le vieux l’accuse de le voler en mettant son flous à gauche…

‑ Ah ! c’est à c’t’heure que t’arrives toi… Chez qui qu’t’as encore été écarter les cuisses hein ?… Tu crois que j’le sais pas par quel mariole qui t’fais sauter pendant que j’vais trimer ?… C’était parti il s’échauffait à donf et Fil sait qu’il démarre comme ça et ensuite s’il reste sur le secteur le vieux le rate pas alors il calte discret rejoindre les autres loustics du quartier au P’tit Noir avec la patronne une grosse femme aux cheveux décolorés qu’était venue des pays de l’Est on n’sait pas comment et qui sert les épaves du coin sans toujours demander l’artiche… 

Les gars qu’avaient tous des darons à misère que le turbin aux 3/8 a fait péter un câble depuis des piges qu’ils duraient au‑dessus des cuves de parfums chimiques pour blondir les tiffes ou à talquer les milliers de caoutchoucs des vitres de bagnoles et à trimballer les caisses de Ricard dessus les palettes géantes à l’intérieur des remorques au volant des fenwicks qui manquaient de les écrabouiller si y’en avait un qui sommeillait un peu ils traînent là à partir d’leurs 14 piges à sucer d’la bière avec le pognon des p’tits trafics de mômes ils se débrouillent d’toute façon y’a pas le choix… C’est pas méchant et ça les sort de la crasse qui colle aux godasses des familles durant des générations et que pour finir elles l’ont passé dessus leur peau comme un bleu de chauffe on n’pouvait pas lutter contre…

Ah ça y est ! Markou il l’a retrouvé le sac militaire enfoui entre les tas de fringues sales qui s’entassent dedans sa piaule vu que sa mère elle a laissé tomber et que son vieux il assure pas quand il marne à l’équipe de l’après‑midi alors ça lui donne une trêve jusqu’à c’qu’il reprenne son délire le dimanche s’il a roupillé et qu’il va pas avec Zouave du côté des bois où y reste encore un lot de lapins à traumatiser et que le gros clebs il les course devant ses yeux fascinés de tueur… Des musettes comac touLIBERTE-PRISE-AU-PIEGE.jpgs les frangins d’la banlieue ils en ont ils les taggent de citations anars avec les gros feutres blacks qu’ils fauchent facile au super marché en allant acheter les kils de jaja pour le daron et des mots d’ordre des guérilléros cubains et des Chiliens qui investissent la rue pour soutenir Allende… “ Hasta la victoria sempre ! ” “ Cuba libre ! ” “ El pueblo unido jama sera vincido ! ”

Ouais tu parles… jamais vaincu… Markou le peuple il y croit moyen quand il reluque son daron… mais sûr qu’ailleurs y’en a un de peuple un comme les gaziers du Potemkine et les chevaucheurs de la Maknovchkina d’Ukraine… faut calter c’est tout !…

A suivre...

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12 décembre 2010 7 12 /12 /décembre /2010 22:28

Quel Père Noël pour les gosses de Gaza ?Boycott Israel

Dimanche 12 décembre 2010

 Stuart Littlewood

Dissident Voice

 En cette période où les gens sont le plus enclins à la générosité, peut-être y a-t-il une ouverture ici pour ceux qui oeuvrent à soulager les souffrances atroces des jeunes et des vieux qui vivent parmi les décombres des maisons et des bâtiments publics dans la bande de Gaza.

Il est rare que j’entre dans une église sans admirer son architecture médiévale, témoignage de la foi des hommes à un âge plus dangereux et plus incertain.

L’une des raisons en était que les chefs religieux, de façon générale, ignoraient le sort de la Terresainte qui, bien sûr, était à la base de toute la structure de leur foi. La performance de nos évêques, qui ont voix au chapitre à la Chambre des Lords mais ne l’utilisent jamais, va au-delà du pathétique.

Cependant, chaque année à cette époque, je m’efforce de me rendre dans une église paroissiale du petit bourg de Fakenham, dans le Norfolk, pour profiter de ses fêtes éblouissantes de l’Arbre de Noël. L’évènement se répète depuis 10 ans et pour cette année, il a recueilli des fonds de 78 organismes de bienfaisance locaux et nationaux.

Chaque organisme décore un arbre fourni par l’un des sponsors de la fête, une jardinerie locale, et pose sous chaque arbre, une urne pour collecter de l’argent. Les arbres sont exposés dans l’église pendant une semaine, puis ils sont enlevés pour être utilisés de la même manière ailleurs dans la dernière ligne droite avant Noël. L’an dernier, 25 000 personnes ont visité cette fête magique. Cette année, l’église était bondée et un bourdonnement de propos admiratif accompagnait les cliquetis permanents des pièces de monnaie qui tombaient dans les urnes.

Les organismes de bienfaisance qui participent sont variés, ils vont de la Gurkha Welfare Trust et de l’East Anglian Air Ambulance à Chernobyl Children et à de nombreuses écoles maternelles locales. Des prières sont dites toutes les heures pour les organismes de bienfaisance à tour de rôle. Comme d’habitude, j’ai regardé autour de moi dans l’espoir qu’il y aurait un appel en faveur des enfants victimes de la violence en Terre sainte occupée - et spécialement à Gaza - et qui sont toujours dans ma tête à l’approche de Noël.

 Noel-a-Gaza.jpgMais, pas de chance.

 Campagne Solidarité Irlande/Palestine

En cette période où les gens sont le plus enclins à la générosité, peut-être y a-t-il une ouverture ici pour ceux qui oeuvrent à soulager les souffrances atroces des jeunes et des vieux qui vivent parmi les décombres des maisons et des bâtiments publics dans la bande de Gaza. Le recteur de Fakenham croit que son église est plus ou moins pionnière dans cette fête de l’Arbre mais il sait pertinemment que d’autres églises se sont emparées de l’idée. Est-ce le cas des 1500 mosquées du Royaume-Uni ? Y a-t-il une possibilité pour une activité commune interconfessionnelle ?

J’ai téléphoné aux Centres islamiques des deux villes les plus proches, plusieurs fois, mais ils ne répondent pas. J’ai laissé des messages et envoyé des courriels mais aucun ne m’a répondu. Voilà pour leur communication en première ligne...

Au dernier Noël, j’ai écrit que notre Premier ministre d’alors, Gordon Brown, avait souhaité à la communauté juive un bon Chanuka ( festival des Lumières ) sur Number10.gov.uk ( site officiel du Premier ministre ) et il rappelait comment il avait célébré le 60è anniversaire d’Israël avec elle.

Mais il n’a adressé aucuns vœux de bonheur aux Gazaouis grelottants et épuisés, victimes des bombardements et des explosions de ses “ amis ” durant leurs fêtes de Noël. Et pas un mot de réconfort non plus, pas un, pour les communautés chrétiennes de Gaza et de Cisjordanie sans cesse persécutées par les Israéliens.

On peut présumer que Brown, allié indéfectible d’Israël, était au courant de l’enfer que ses amis étaient sur le point de déclancher à Gaza durant les célébrations du Noël 2008, tout comme l’était Mr Abbas si l’on en croit les dépêches fuitées des Etats-Unis. Les chrétiens qui vivent dans la bande de Gaza étaient conscients de la menace d’invasion et, en signe de protestation, ils ont renoncé à célébrer la messe de minuit. Mais ils n’auraient jamais imaginé l’énormité de l’anéantissement et des massacres qui allaient se déchaîner sur eux et leurs enfants pendant que les dirigeants occidentaux allaient rester muets.

Et Brown est le fils d’un ministre de l’Eglise d’Ecosse.

Un grand nombre de ces un million et demi de personnes entassées dans la Bande ravagée, ai-je appris, ont dû, pour survivre, fouiller les décharges publiques en quête de la nourriture.

 Alors, quelle sorte de Noël attend leurs enfants cette année, alors que les criminels qui leur ont infligé de telles sauvageries et tourments, et qui continuent de leur dénier leurs droits d’êtres humains, que ces criminels mangent leur part de gâteau de Noël et profitent d’un bon lit chaud ?Gaza un an !

 Cette année, The Jewish Chronicle rapporte que David Cameron, notre nouveau Premier ministre, a souhaité à la communauté juive du monde un “ Chanucah dans la joie et la paix ”. Il a qualifié le Chanucah “ de message exaltant la puissance de l’espoir qui soutient les peuples dans leurs moments les plus durs ”. Et de sa chambre de résonance, le secrétaire aux Affaires étrangères, William Hague, dans un message vidéo pour le Chanucah, d’ajouter : “ C’est un grand plaisir d’envoyer nos voeux chaleureux à la communauté juive de Grande-Bretagne et partout dans le monde ”.

 Je me demande si l’un d’eux aura la bonne grâce d’envoyer des messages d’espoir similaires pour soutenir le bon peuple de Gaza, qui “ traverse son plus dur moment ”.

 gaza-enfant-nounours.jpg

Selon l’ONU, le niveau des importations est à 36 % de celui d’avant le siège, grâce aux amis de Cameron, et les exportations ne sont toujours pas autorisées ( sauf pour quelques fraises ), de sorte que les privations doivent toujours être inimaginables.

La semaine dernière, ici, en Angleterre, on nous a gratifiés du spectacle du vaisseau amiral de la Royal Navy, le porte-avion Ark Royal, qui rentrait à son port d’attache pour la dernière fois, afin d’y être désaffecté et transformé en musée ou en attraction pour touristes - ou vendu à la ferraille - après 25 ans de service. Le premier Ark Royal avait été autrefois le vaisseau amiral de Lord Howard, lors des opérations navales pour bouter la force d’invasion de l’Armada espagnole, en ces temps de cape et d’épée de 1588.

Il combattait pour la liberté, vous voyez.

Dommage que l’actuel Ark Royal ait fini sa carrière sans éclat... Par exemple, il aurait pu faire un dernier voyage en Méditerranée orientale, peut-être avec un équipage multinational, pour briser le blocus maléfique et débarquer du ravitaillement sur les plages de Gaza... un cadeau de Noël, attendu depuis si longtemps par les chrétiens et les musulmans emprisonnés, qui viendrait d’un Père Noël héroïque.

Pensée extravagante ? Oui, bien sûr, étant donné la veulerie des dirigeants de la communauté internationale.Fillette d'un camp libanais

Stuart Littlewood est l’auteur du livre Radio Free Palestine, qui raconte le sort des Palestiniens sous l’occupation. Voir le site qu’il anime : Radio Free Palestine.

Stuart-Littlewood.jpg

Du même auteur :

 Israël urine sur la Grande-Bretagne et nos hommes politiques adorent ça

 Faire le taxi pour Israël

 Bon voyage, ’Viva Palestina’

 Les jeunes Palestiniens : des cibles faciles

 Le génie comique de Netanyahu

 Nations Unies : droit international versus loi de la jungle

 Jusqu’où Israël s’abaissera-t-il pour gagner la guerre de la propagande ?

 10 décembre 2010 - Dissident Voice - traduction : JPP

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9 décembre 2010 4 09 /12 /décembre /2010 20:55

Déjà qu'il neige sur la lune suite...


Aujourd’hui ils ont décidélilimarleen.jpg

Hier ils décidaient déjà

J’avais douze ans et j’écoutais la chanson de Lili Marlene dans le train de bidasses qui m’emportait

Ils avaient décidé de mon présent de mon uniforme bleu marine et des gouttes de givre clouées

Sur mes joues et tous les gars qui somnolaient dans les gares avant le petit trou

Qu’ils vous font dans la tête quand tu as vingt ans et que tu ne sais pas ce qu’ils veulent

Lui criaient de continuer à chanter de ne pas les laisser comme des chiens errants au milieu du charnier

Et les lettres qu’ils écrivaient à leur petite fiancée

Ressemblaient aux miennes qu’ils ont déchirées en flocons de papier blancs

J’en avais deux valises pleines que j’ai éparpillés dans les rues de Charleville sous les tilleuls au printemps

On ne marche pas sur les traces des poètes

La neige couvre d’oubli la peau des parchemins au mont de piété et bourre de fleurs de coton le cornet des gramophones

Hey Lili Marlene ! devant la caserne est‑ce que tu sais qui tu es dis est‑ce que tu le sais hein ?

Aujourd’hui ils ont décidé

Hier ils décidaient déjà

Que les poètes les vrais ça ne court pas les rues ni les trottoirs d’ailleurs comme des chiens

Et les mots pareils à des clarinettes poignardées sur la porte de la cellule suent des fleurs de sang de sperme et de salive

Quand le gardien au matin vient chercher celui qui se balade muet avec sa langue bien pendu

Et ses poèmes lucides et frais comme des jeunes filles s’écoulent en caillots de sel et de givre

Dans les caniveaux où les trains foncent en gargouillant

Vers les gares abandonnées leur ventre lubrique livré aux troupes de mendiants amateurs

Virés des boîtes de Jazz de St Germain par les proxénètes à la pelisse de hibou Arfanglili-marleen.jpg

Les gardes-barrière gardent l’absence et ma collection de vynils

J’en ai choisi quelques‑uns pour le musicien de l’armée rouge avant que l’huissier chauve

Vienne mettre la main sur les breloques de ma vie qui ne valent pas un kopek

Tout ça tient dans une charrette des quatre saisons que je déplace selon les indications fantasques du cadran solaire

Sitôt que je serai mort ils se les partageront et ils empêcheront les gamins de Bamako de jouer aux billes

Avec les lampes de mes vieux Teppaz

Maintenant c’est l’hiver et les rêveurs remontent la mécanique de l’orgue de barbarie

Au fond des cours de Berlin de Vladivostok de Tunis de Marseille

S’ils sont deux ou trois à savoir qu’il neige sur la lune ça suffit comme ça

Et que Janis était folle des color TV et des Mercedes Benz

J’avais dix‑sept ans et j’écoutais Ho ! you know that I need a man mais il était un peu tard

Tu survolais déjà Stinson Beach dans ta robe de plumes blanches il allait falloir du temps

Hier ils avaient décidé qu’on ne traverserait jamais le Colorado ensemble à bord de ta Porsche rose 356

Hey Janis ! ils ne se doutaient pas que tu prendrais la poudre d’escampette comme un lemming arctique

Paré au suicide collectif avec la bande des 27 moulés dedans leur combinaison de scène clignotante feu brun feu blanc

Bien sûr qu’on est les seuls nous autres à pouvoir changer de parure camouflage et à s’évanouir fumée

Quand on veut et les chasseurs de trophée ne retrouveront que les griffes tigressesJanis_Joplin-Pearl_b.jpg

De nos ombres plantées dans l’enduit huileux des cachots d’Attica où on a pas fini

De se saouler à la vodka orange pour ne pas se souvenir qu’ils ont abattu George Jackson

Et Sam Melville avant le carnage final et cette fois ils ne se sont pas servi des matraques à Nègres

Pour cet après‑midi de chien où Mingus et sa contrebasse répétaient “ Remember Rockefeller and Attica… Remember… ”

Hey Janis ! avant de filer par la sortie des artistes de l’hôtel Landmark à LA est‑ce que tu savais qui tu étais ?

Est‑ce que tu le savais hein ?

 

 

A suivre...

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8 décembre 2010 3 08 /12 /décembre /2010 00:21

      Portrait-Senac.jpg    Et après Jean Pélégri hier j'ai pensé que ça en passionnerait plus d'un de retrouver sur notre blog quelques unes des lettres originales désormais déposées par mes soins et ceux de Juliette Pélégri à la Bibliothèque Nationale de Paris rue de Richelieu, que Jean Sénac un des plus grands poètes algériens avait écrites à son ami Jean Pélégri...

      Les lettres de Sénac sont comme il était puissantes solaires bouillonnantes de poésie brute et amoureuse... et je vous assure que lorsque Jean Pélégri qui était mon ami me les a confiées et que je les ai lues une à une mon émotion était immense de songer à cet homme seul dans sa cave vigie de la rue Elysée Reclus à qui on avait tout pris et qui écrivait encore et encore en signant avec son soleil !

      Il en a écrit des centaines de lettres Sénac à ses amis qui étaient nombreux et j'espère bien pouvoir vous en faire découvrir d'autres au fil des pages... Ce seront nos merveilleuses surprises d'un temps pas encore si lointain où les poètes s'aimaient et s'écrivaient longuement pour partager leurs rêves...

      Cet échange de lettres a été publié dans un bouquin que mézigue a bricolé il y a quelques années Les deux Jean Jean Sénac l'homme soleil Jean Pélégri l'homme caillou Ed barzakh 200226-Nov-62.jpg

 

26 Novembre 62

 

Fête de l'Indépendance EL DJEZAÏR à Alger

Scène patriotique sur la Mosquée Djemaa Djedid

 

 

 

 

 

 

 

 

Ici, la réalité est encore plus grande, plus belle que nos rêves. Malgré les terribles difficultés. Projets nombreux dans le domaine culturel. Possibilité pour toi de venir. T'en parlerai à Paris dans 8 jours.

Algerie-Independance.-2-jpg.jpg

Soleil affectueux, donc, et à bientôt. Amitiés chez toi.

Jean

 

 

 

 

 

 

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Nov 62

 

Exergue de la main de Jean Pélégri :

“  Allusion à l'intervention accordée à Cannes à la télévision après projection le 22 mai 1962 des Oliviers de la Justice à la semaine de la critique.  ”

 

Cher Jean -

 

Perdu dans une ferme de la montagne (chez mon Fils), vu hier à la télé des images de ton film. Et surtout écouté ces voix - les vôtres - qui ne cessent d'appeler l'espérance. J'avais les larmes aux yeux. Merci.

Appeler… et pourtant vois-tu, l'espérance est LÁ. A nous de lui aménager son lieu. Malgré l'horreur momentanée.

Mardi, à Grenoble, où j'ai parlé à l'Assoc. Générale des Etudiants du “ Poète Algérien et la Révolution ”. Bouleversant, surtout cette chaleur, cette amitié, de nos frères militants - étudiants mais aussi des gars des champs, des ouvriers - certains arrivés il y a quelques jours de chez vous et qui vont repartir.

Et après ce procès Salan, que penser… Je redoute les jours qui viennent et ne puis qu'y consentir. Le G.P.R.A. va être obligé de passer à l'action. Ça ne va pas être joli. Mais il y a notre peuple à sauver, européens et musulmans, et la Révolution. Il va falloir que notre cœur se bronze sans se briser. Et attendre le vrai soleil. Mais ne pas désespérer. Je pense que dans 2 mois, bien des routes pourront s'ouvrir. Avant, puisque les autorités françaises ne se contentent que d'enregistrer les saccages, il faut bien que notre peuple se décide à nettoyer la maison.

Je te dis cela parce que nous ne sommes pas encore (nous ne devons pas encore) rentrés. Et qu'il va falloir dans la vigilance, conserver notre force d'AMOUR.

Voilà. Je serai dans quelques jours à Paris. Te ferai signe. Je t'embrasse, ô Jean‑de‑la‑lumière !

Jean Sénac

Nov 62 1

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6 décembre 2010 1 06 /12 /décembre /2010 20:24

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      Comme promis pour ceux qui lisent nos Cahiers avec beaucoup d'assiduité depuis qu'ils existent et ça fait pas loin de 5 piges je crois... on va reprendre tout doux nos balades dans les soutes les caves et les greniers de nos petites écritures algériennes...

      Et vu que nos vrais Cahiers de papier et de plumes eux ils sont devenus des collectors alors voici pour commencer quelques pages de notre Cahier Jean Pélégri le poète Les mots de l'amitié comme si vous y étiez !

      Et tant pis pour celles et ceux qu'ont eu l'idée géniale de les acheter en chair et en poils... vous inquiétez pas des textes non publiés j'en ai plein et je vous les prépare entre deux séries de ce Cahier extra pour la suite...

      Si vous aimez Jean ce qui est évident vous allez jubiler ! Des comme ça vous en verrez nulle part ailleurs...

 

 

 

 

 

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Cahier Jean page 1

Cahier Jean page 4

 

 

 

Cahier Jean page 3

Cahier Jean page 6

Cahier Jean page 7

Cahier Jean page 8

 

Cahier Jean page 5

A suivre...

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4 décembre 2010 6 04 /12 /décembre /2010 21:52

Cet article est publié sur le site : www.info-palestine.net

Le buisson ardentBoycott Israel-copie-1

Samedi 4 décembre 2010

Gilad Atzmon

            Comme les pins, Israël et les Israéliens n’ont rien à faire au Moyen-Orient, écrit Gilad Atzmon.

“ Catastrophe dans le nord d’Israël. Au moins quarante morts, tandis que l’incendie continue à faire rage et à progresser dans le Mont Carmel. Une évacuation massive est en cours. ”

Au moment où j’écris ceci, les équipes de pompiers israéliens se battent contre les flammes. Ils n’expriment aucun espoir d’être à même de contrôler le feu avant longtemps. “ Nous avons perdu le contrôle du feu ”, a indiqué le porte-parole des services des pompiers de Haïfa. “ Il n’y a pas suffisamment de pompiers réservistes en Israël pour éteindre cet incendie ”.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s’est rendu précipitamment sur les lieux de l’incendie hier. Il a demandé l’aide des Etats-Unis, de la Grèce, de l’Italie, de la Russie et de Chypre, sollicités pour seconder les pompiers israéliens. Un pays normal aurait probablement sollicité l’assistance des pays voisins. Mais l’Etat juif n’a pas de voisins : de tous ses voisins, sans exception, il a fait des ennemis.Contrôle

 Mais c’est là où ce fait divers revêt une profonde signification. Cet incendie dans le nord d’Israël n’a rien d’un événement fortuit. Le paysage rural d’Israël est saturé de plantations de pins. Ces arbres sont totalement étrangers à la région. Il n’y avait aucun pin ( en Palestine ) avant les années Trente. Ces pins ont été introduits dans le paysage palestinien au début des années Trente par le Fonds National Juif ( FNJ ), qui tentait ( prétendait-il ) “ réhabiliter les terres ” ( voire “ les rédimer ” ).

En 1935, le FNJ avait planté 1,7 million de pins sur une superficie totale de 1750 acres ( soit environ 700 hectares, ndt ). Durant les cinquante années suivantes, le FNJ a planté plus de 260 millions d’arbres ( pour la plupart, des pins ) sur des terres très majoritairement confisquées à des propriétaires palestiniens. Le FNJ a fait cela dans une tentative - vaine - de dissimuler les ruines des villages palestiniens détruits et ethniquement “ épurés ” ( par les sionistes ), soucieux qu’ils étaient d’en faire effacer jusqu’à l’histoire.

Au long de toutes ces années, le FNJ a déployé une tentative grossière d’éliminer la civilisation palestinienne et le passé des Palestiniens. En même temps, il s’est évertué à faire en sorte que la Palestine ressemble à l’Europe. La forêt primaire palestinienne a été éradiquée. Les oliviers ont été déracinés. Les pins ont pris leur place. Dans le sud du Mont Carmel, les Israéliens ont baptisé une région “ la Petite Suisse ”.

J’ai appris ce soir même qu’il n’y a plus de “ Petite Suisse ” car la “ Petite Suisse ” a entièrement brûlé.Orangers aqua

 Reste que, sur le terrain, la situation est carrément dévastatrice pour le FNJ. Le pin ne s’est pas plus adapté au climat de la Palestine que les Israéliens ne se sont adaptés au Moyen‑Orient. Selon les propres statistiques du FNJ, six sur dix des nouveaux plants de pin n’ont pas pris. Les rares pins qui ont survécu n’ont rien formé d’autre qu’un bûcher en puissance. Vers la fin de chaque été israélien, chacune des pinèdes israéliennes devient une zone mortelle en puissance.

En dépit de sa puissance nucléaire, de son armée de criminels de guerre, de son occupation, de son Mossad et de ses lobbyistes répandus dans le monde entier, Israël s’avère très vulnérable. Il est catastrophiquement aliéné à la terre qu’il prétend posséder.

Comme les pins, Israël et les Israéliens n’ont rien à faire au Moyen-Orient.Mona

 Gilad Atzmon est écrivain et musicien de jazz, il vit à Londres. Son dernier CD : In Loving Memory of Americ.

Du même auteur :

Tout ce que peuvent espérer les 200 criminels de guerre israéliens, c’est une amnistie palestinienne... - 25 novembre 2010

Changement : les sionistes font preuve de tolérance - 1° novembre 2010

Les vandales proisraéliens à l’assaut de Wikipédia - 21 août 2010

Les tirs et les larmes - 19 juin 2010

Crucifixion de la gentillesse - 13 juin 2010

L’idéologie juive et la paix mondiale - 10 juin 2010

En route pour Athènes - 16 mai 2010

Bienvenue au club des humoristes juifs ! - 1er mai 2010

L’effet boomerang - 16 avril 2010Gilad

 

2 décembre 2010 - Gilad Atzmon – Source : http://www.gilad.co.uk/writings/gil…

Traduction : Marcel Charbonnier

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2 décembre 2010 4 02 /12 /décembre /2010 23:18

“ devenir célèbre et se faire demander : 

pouvez‑vous venir faire une lecture ?Buko

pouvez‑vous être là à neuf heures ? ”

 

“ Et les grands chevaux blancs viennent lécher le givre du rêve ”

InLes jours s’en vont comme des chevaux sauvages dans les collines

Charles Bukowski

 

Ouaouf… Ouaouf ! C’est samedi matin je suis mal réveillée à cause de cette fichue épaule qui m’a verrouillé toute la night mes envies de pioncer j’ai les yeux qui me brûlent comme des fusées d’artifice manque d’air dans cette pièce où y a à la fois mon plum mes avalanches de bouquins mes peintures d’une époque y a longtemps les piles de cahiers où je balance mes dérives mes disques vynils mes fringues sales… pourtant fait si tellement froid avec chauffage impossible le plafond est à perpette et les radiateurs électriques ce que ça coûte hein vous savez ?… 

Je vais pas ouvrir les fenêtres en plus aérer ben voyons déjà que je m’asperge le bras d’eau glacée au réveil pour que la douloureuse fasse une pause le temps du p’tit noir quoi !… 

Le kaoua sans son parfum rugueux et brutal qu’on dirait une caresse de jeune neige je calte pas impossible… Ouaouf ! Je zigzague direction la cuisine pour me l’avaler avec fumée bleue garantie et Hop ! retour écran de l’ordi bol dans la paluche gauche pour zyeuter le courrier en fourrant mon tarbouif dedans sa bonne chaleur généreuse… j’attends rien mais c’est régulier quand on attend rien qu’il vous arrive les mauvaises nouvelles celles qui vous terrassent un ours en plein élan de framboises une petite dégustation gourmande le poil mouillé par la rosée des minuscules feuilles vertes retroussées à l’aube sous un gros soleil rond qui monte tout à son affaire il voit pas la chose survenir et Vlan ! 

Ça y est le dernier ours sauvage de la race des cavaleurs de sentiers à caillasses de ceux qui trouentla frontière pour retrouver les frangins ours direction Barcelone il a passé l’arme à gauche Ouaouf !… Ils ont plus à craindre les glandus les bouffons qu’écrivent avec les arpions et qui font la chasse à coups de pruneaux bourrés de plombs aux gribouilleurs des rues y en a plus un seul de la sorte peuvent baver tranquille la chienne et mézigue pas de risque qu’on s’approche de leurs boutique à foie gras sont bien trop mauvais alors ! Ouaouf ! 

Et voilà ! ce que je vous disais… le kaoua j’ai pas eu le temps d’en laper une gorgée que j’ai été mise au parfum qu’on allait pouvoir continuer à la sauter régulier la chienne Bonnie et cézigue vers la fin du mois c’est baguette carrés de chocolat pour bibi et pour l’affamée de lapins garennes faisans poules au pot et jambons crus c’est viande hachée limite périmée et faut pas se plaindre encore hein ? Le manus il a été refusé pour “ manque de fluidité dans l’écriture… ” ben ça si on pige ce que ça signifie nous autres ce mot qu’est la marque de fabrique de c’t’époque qu’il nous en rabattent le zéph par­‑dessus les esgourdes… “ faites‑moi un CV plus fluide… ” les relations avec les gugusses qu’on se farcit dans les endroits où ils vous coincent pour vous faire marner à des turbins dont vous avez rien à cirer doivent baigner dans la fluidité… même la Bonnie qu’a un cerveau en poudre de pollen si elle s’en tape de ce truc mou gluant baveux tout pareil que les milliers de pages imbuvables des torchons à vaisselle qu’ils pondent à la pelle eux autres... Ouaouf… Ouaouf !

Sans charre à chaque fois que je me les farcis ces tartignolles qui décident à votre place de ce que les gens ils vont comprendre ou pas à ce qu’on écrit à ce qu’on filme à ce qu’on peint… je repense à Antonin Artaud qui beuglait depuis son asile d’aliénés que le poète il n’a pas pire ennemi que ceux qui décident à sa place qui va pouvoir entraver quelque chose à ses histoires et qui du coup empêchent avec le plaisir malveillant des entremetteurs les gens de rencontrer son univers fulgurant… Pour ça que le poème de mon pote Buko que j’ai pioché au hasard dans son bouquin extra de poésies Les jours s’en vont comme des chevaux sauvages dans les collines il me fait bien marrer vu que pour sûr y aurait pas quelque chose de pire qui pourrait nous arriver à la chienne Bonnie la coureuse de caniveaux et à mézigue que d’avoir la plus petite fréquentation qui soit avec la célébrité ah ouiche ! 

N’avoir aucun compte à leur rendre jamais venir à l’heure à leurs rendez‑vous parce qu’on a du respect pour l’humain pas plus pas moins et donner aux gens ce qu’on a envie et puis Zouh ! on s’en retourne dans notre gourbi glacière où on a de visiteuse nocturne que notre copine la lune et basta ! Ouaouf ! Ouaouf !

 

Déjà qu’il neige sur la luneM-lune-overblog

Epinay, Samedi, 27 novembre 2010

 

Aujourd’hui ils ont décidé

Hier ils décidaient déjà

J’avais trois ans et j’écoutais Nina Simone chanter Never tired loving you

Et ils décidaient de mon futur de ma trace de mes clarinettes

Dès que j’ouvrais la bouche ils disaient tiens il neige sur la lune

Maintenant ils calculent la valeur de l’or qu’on suce dans l’éclatement

De mes oreilles sanglantes

Ils décident toujours de tout pour vous

A votre place ils lèchent le sel qui se dépose

Autour des petites flaques dessous les trous

Qu’ils vous ont faits dans la tête quand tu avais trois ans et que tu refusais

De dire qu’ils connaissaient la musique et ça n’a pas traîné

Ils ont déchiré les pages fulgurantes de tes cahiers et ils les ont données à manger à l’incinérateur

Des ordures ils ont dit que tu ne serais pas Rimbaud et que ça commence à bien faire

Hey Nina ! ma berceuse sauvage est‑ce que tu sais qui tu es dis est‑ce que tu le sais hein ?

Vous entendez cette trompette au bout de la rue je suppose ?

A moins que vous ayez du coton dans les oreilles je crois bien que vous l’entendez

Le type est là tous les jours à quatre heures cet hiver et il joue

Il est roux et sa peau ressemble à celle d’une orange de Kabylie complètement givrée

Ma parole il est venu de Vladivostok de Bakou ou de Gorki quand ils ont décidé

Que le cuivre avait autant de valeur que l’or

Et que les musiciens allaient devoir faire quelque chose d’utile

Il porte les bottes et la chapka avec l’étoile de l’armée rouge et il joue

Le concerto pour trompette de Haydn et les gens lui jettent des petites pièces

Et ils lui disent qu’il continue

Hey man ! mon frère de Stalingrad est‑ce que tu sais qui tu es dis est‑ce que tu le sais hein ?

Qu’il revienne après‑demain qu’il ne les laisse pas à nouveau seuls écartelés le couteau sur la gorge

Ça fait tellement longtemps que personne n’a joué pour eux dans la rue devant les façades sales

Qui dégoulinent de fièvre

Chaque soir ils font un détour avant de rentrer chez eux

Il y en a qui lui apportent à manger une assiette de soupe chaude

Alors il s’arrête un peu et tout le monde retient son souffle

Souvent il y a un Nègre avec un chien d’aveugle qui écoute debout droit au milieu du trottoir

Il salue le musicien de l’armée rouge plusieurs fois

Et le chien saute après les plumes de ara blanc qui sortent de sa trompette et s’envolent

Et le Nègre dit que c’était la même musique il y a un bail dans la 130e Rue de West Harlem

Hier quand ils décidaient déjà j’avais trois ans et j’écoutais Nina chanter Wo I am

Le type est là tous les jours il n’a pas peur de la neige qui commence à nous effacer

Aujourd’hui ils ont décidé

Hier ils décidaient déjà

Que nous n’existons pas et qu’ils abandonneront aux rats des laboratoires les caves où nous n’avons pas cessé de jouer

De la musique de Nègres d’écrire des poèmes furieux comme des chats à l’affût et des ivrognes au moment du partage de l’aube

Est‑ce que vous avez rencontré Bruno S avec son orgue de barbarie au fond d’une cour à Berlin après la guerre ?

Bruno S ne peut pas se battre contre ceux qui en ont et qui accélèrent pour écraser les chiens

Ceux qui fracassent une fille à coups de tabourets dans un bar et sur sa robe mouillée grimpent des tournesols

Hey men ! Je ne sais pas si vous les voyez hein ? 

Le métier de Bruno c’est ouvrier dans une fonderie et le samedi il descend de sa cuve de laitier miroitant

Où des nénuphars ailés se bousculent pour aller faire l’acteur dans un film de Werner HeLe peintre aveuglerzog

Bruno S a perdu la mémoire de sa mère qui faisait le trottoir et des poules qui dansent à la fin sur un tapis roulant mécanique

Ça vous dit quelque chose ? M’étonnerait qu’on se soit croisés un soir dans un ancien cinémascope de la rue de l’Ouest

Sûr que la vieille lanterne éclaire toujours un couple enlacé sous un réverbère ou sur un quai de gare

Hey Bruno ! toi qui rêvais d’être cavalier est‑ce que tu sais qui tu es dis est‑ce que tu le s ais hein ?

Ses anciennes chansons allemandes n’avaient rien à voir avec Lili Marlene 

Pourtant elle l’a cherché pendant des mois et il neigeait des cendres sur Berlin

Tous les soirs elle est allée l’attendre Vor der Kaserne

Mais personne n’est venu

 

 

A suivre...

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29 novembre 2010 1 29 /11 /novembre /2010 23:36

      Comme chez vous... 

    

Il n'yDepart.jpg a pas longtemps que je vous ai raconté mes déboires avec les petits chemins glissants de Saint Malo du côté de l'écluse où on prend un plaisir fou l'ami Louis et mézigue à regarder les bateaux quitter le port et à se les peler l'hiver à la night quand ça dure et qu'y a un gros chalut qui arrive pas à entrer son ventre de Gargantua dans la rade... Ce jour-là c'était pas l'hiver et pourtant je me suis éclaté l'aile droite celle qui me sert à voler et depuis j'ai pas repris le large c'était risqué et pour la première fois de ma life d'oiseau sauvage j'ai eu peur...

      Mais avant notre départ de l'été au bord de cet océan toujours vert jade et onyx aussi qui nous riboule sur les arpions comme un poteau aux petits coups de langue familiers j'avais bien trimé sur un gros manus un que je trimballe depuis que j'ai commencé à me mouiller lCombat-des-rues.jpges paluches à l'encre indélébile des farfouilleurs d'histoires un ours énorme et aussi léger qu'une bordée de pétales de lune et qui me tenait drôlement au coeur vu que c'est le récit de la croisée des chemins où les zimmigris du Nord et de l'Ouest de notre territoire se sont percutés à ceux qui venaient de bien loin de l'Afrique pour tout vous dire...

      Bon cette affaire-là vous êtes au parfum vu que je vous en ai fait profiter souvent par petits bouts et j'en ai mis un coup au printemps de la correction et de la relecture au long cours que presque j'en mangeais pas moi qui suis un rien portée sur la gourmandise et que j'en dormais pas plus le tarbouif sur le paplar et sur l'écran des heures que ça durait avec le camarade soleil qui me faisait de l'oeil pas de question !   C'est que je m'étais encore fourré dans la touffe après tant de déconvenues que cet ours il pouvait pas rester là planté tel qu'un mat dans son port à ne pas naviguer et vu qu'un de ces maudits qui font tout pour que les gens comme vous autres ne puissent jamais venir à la rencontre des histoires dans des  

 

Combat de rue    Louis Fleury    Octobre 2010 

 

bouquins des vrais des avec du papier épais rugueux qui a l'odeur de l'encre fraîche m'avait demandé de lui prêter un peu l'animal j'ai foncé comme on fait quand on est encore un innocent rêveur...

      Après il y a eu la gamelle la patte éclatée et ce que vous savez et cet ours je n'en avais pas de nouvelles ça fait bien six mois et puis samedi en ouvrant le courrier j'ai trouvé une photo de ma bestiole avec dessus le tampon qu'on met vous savez celui que tous les écrivains connaissent enfin les écrivains comme mézigue qui ont pas de pignon et rien que des rues hein ? Voilà mon ours il était tamponné " refusé " et ça m'a bien embêtée pour lui parc'que des ours comme lui y en a pas beaucoup et il était tellement ravi de se lancer du côté où on aime écouter les histoires...

      Bon que je lui ai dit faut pas t'en faire on va bien le trouver le moyen que t'ailles faire ton numéro sur les places dans les rues dans les cours et d'abord sur le blog de nos Cahiers c'est clair qu'ils vont pas demander mieux de la zyeuter d'un bout à l'autre l'aventure ! Je n'sais pas si jLapin-a-la-casserole.jpge l'ai persuadé... il avait l'air triste et grognon pas dans son assiette quoi ! De mon côté je vais un peu voir comment je peux vous le refiler le gros bouquin sous quelle forme que je vous estourbisse pas au départ he in ? Un feuilleton... quelques pages par ci par là... Je me tâte si vous avez des idées des fois...

      Et puis comme l'ami Louis ne tiendra plus son blog des images trop belles qu'il continue à mitonner dans son coin alors vous en aurez aussi de ce côté et tout ça mélangé on espère que ça sera une cuisine diabolique d'enfer et plus bleue que jamais pour qu'on se retrouve tous autour du gros chaudron où mijotent les confitures délicieuses des histoires et les portraits joliment barbouillés des créatures magiques de notre périféerie...

      Alors si ça vous dit hein ? Surtout vous gênez pas poussez la porte par ces temps de froidure il y aura toujours une petite lampe allumée pour vous chauffer les mains le coeur les ailes et les rêves !


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25 novembre 2010 4 25 /11 /novembre /2010 21:19

Le testament de Yurugu suite...la-proie2000overblog

 

Je ne veux pas habiter ce monde !

Salut jeune fille à la parure de plumes rouges salut ! C’est toi qui as la première posé

Sur ma tête le masque de bois de la yasigine et son oiseau quand j’étais debout avec mon sac

Au bord de la route du pays du père et je n’avais rien à moi qui provienne de la case obscène

Des femmes mûres les prétendantes aux couteaux d’os qui retirent aux filles la vitesse

De l’antilope et le droit de savoir lire les traces de la création d’Amma c’est toi la première

Qui m’a fait monter les marches de la scène au milieu des danseurs à la cagoule de cauris

Nous avons échangé nos corps jumeaux et j’ai pris le sentier qui s’écarte surpris

Des manguiers de l’histoire commune et le renard pâle s’est chargé de ma mue qu’il a mangée

Avec le sel poudré des plaques appuyées aux pinasses de Mopti c’est déjà demain

Ah Yurugu !

 

Je ne veux pas habiter ce monde !

Vous qui vivez ici vous détruisez les maisons aux pièces étroites elles verdoient d’odeurs café

Et de cardamome clarté des murs brouillée par le mout épais des olives nocturnes broyées

Geste interminable de nos pères leurs mains de patience aux fils qu’on coupe

Ah ! qui se penchera sur leurs mains de jardiniers célestes ?

Leurs ongles hiboux grattent l’eau du port interdit saignant ses œillets sur la peau

De ceux qui ne sont pas arrivés Yurugu que la lampe de tes oreilles les protège

De l’autre côté d’Izmir et de Marmara la tombe se froisse de brisures mosaïques turquoise

Que le faucon de Leïla a recueillies au pied des portes de Babylone

Leurs vrilles flammèches devant les corbeaux rouges déments abreuvent le corps

De celui qui ne sera jamais un homme Yurugu que la pureté de tes yeux le berce

Je ne veux pas habiter ce monde !

Vous qui vivez ici vous rasez les maisons anciennes leurs cours fraîches à grenades à citrons

Couchés sur les dalles laiteuses qu’on lavait d’eau vive au temps où nos puits crépitaient

Vous les bourrez de sacs ordures au corail pointu qui fragmente des déchirures métal

Il n’y aura pas d’autre printemps avec les fleurs des citronniers

Elles éclatent et envoient leur écume comme des lessives de cocktails

Elles n’enflamment que nos maisons marines où sont gravés nos noms d’indigènes sacrilèges Sur les volets qui clignotent de goémons violets frappent sans fin frappent

Tambourinent rebondissent leurs mains qu’aucun élixir aucun miel d’oursins n’a noirci

De l’infâme reniement leurs paumes libres des charrues encrées au chant charbonnier

Du jus des fruits battent la cadence des drums d’écorce les troncs innocents

Des arbres de nos premières récoltes fourmillent du désir saxo clairvoyant et fougeux

Des blues men aux poings de nos pères les jardiniers célestes

Qui ne se sont penchés que vers la terre Ah Yurugu ! 

Ils feront un trou où mille hommes vêtus des armures de sable passeront à travers Aden 4 de couv

La muraille livide que les enfants ont déjà effacée de leurs rêves de l’autre côté du monde

Les trompettes insoumises aux cartons de lumière sourdes malgré les cris de guerre

Des rabatteurs leurs couteaux à équarrir logés dans la gorge des azurs

Les trompettes ouvriront les chemins de givre bleu flamboyants dans vos murs lamentables

 

Je ne veux plus habiter ce monde !

Vous qui vivez ici vous avez rejeté la fougue heureuse du babinu l’ancêtre commun

Notre mère père jumeaux nous avait donné les fruits crépuscules de minu l’arbre à karité

Les fleurs îles obscures d’oro le baobab sa jeune visite aux mares d’ambre verte

Et toutes les couleurs contenues nous avait donné le poisson kagu et son double

Qui multiplie le lait des seins de lune cambrés pour nos lèvres réglisse où glisse

La mésange impatiente l’hommage de l’homme qui ne vieillit pas à la boue du lébé

A dessiné nige l’éléphant au bout du museau écarlate de la falaise de Sangha

Il nous avait donné les maisons rectangles à la peau de rose et de gris

Qui coulent des larmes d’eau que Nommo verse dans l’outre du fleuve retournant

Sa queue de grand serpent vert vers la savane orangée au bord de la route du pays du père

Je sais que nous étions les fils du léopard tatoué d’encre blanche et d’encre noire

Les fils de l’antilope et du lézard indigo quand nous vivions dans le hameau luisant

De cendres la forteresse des Camisards avec Syrius sa lentille du phare d’ambre doux

A résisté au péril des chasseurs d’immonde à l’égorgement roux des hermines de sable

Et maintenant Yurugu on lui a retiré son nom de notre histoire

Nous étions prêts pour la transhumance et nous n’avions pas peur des hommes camouflés

Qui ont bondi dehors des essaims de hannetons d’acier et leurs reflets mordorés

Mordaient jusqu’au sang  porphyre ses pierres au cou A l’assaut Yurugu ! A l’assaut !Chercheur-d-innocence.jpg

Et qu’aucune fleur ne nous serve de bouclier cette fois nous n’avons pas fui

Par le chemin cuivré des crêtes où le Blue Train sorti exprès du Ballroom de Manhattan

Attendait qu’on monte dans la troisième voiture ses portières d’ébène ont claqué

En même temps que nos kalachnikovs Han ! 

Ah Yurugu ! Nous qui ne voulions ni la guerre ni la mort et ils sont descendus sur nous

Il nous croyaient fragiles et faibles mais nous étions rusés comme les enfants des usines

Nous étions très vieux et vêtus de marguerites nous étions armés de nos rêves impatients

Qui ont survécu à Stalingrad et à ses soldats solides glacés dessous leurs pelisses

De loups mis à notre mesure par le tailleur ténèbre du plateau le Blue Train en était plein

Il était passé par l’Ukraine et les troupeaux de chevaux sauvages le protégeaient

Il nous a rapporté les chapkas et les bottes de la Makhnovchkina et la neige nous a envoyé

Ses caravanes poudrées Ah Yurugu ! il a fallu tenir bon et on a tenu et puis ils ont ramené

Les obus au phosphore et le peuple a pris la piste de l’exil avec ses chèvres ses ânes

Ses charrettes une autre fois en direction du Sud et c’est toi Yurugu qui a écrit lhistoire 

A suivre...     

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